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Sur la ligne 9 - Christelle
15 février 2006

Bleu : ligne 9

Pas de portrait, aujourd'hui ; aurais-je l'oeil moins affûté ? Nuit trop courte, peut-être - les repas aux chandelles se terminent rarement de bonne heure...

Ce matin, je n'ai pas su débusquer le sujet idéal - des seconds rôles, ça oui,  j'en ai vu passer beaucoup, mais tous avaient un petit côté déplaisant qui m'a retenu de leur donner la vedette. Il faut avouer que, dans le métro (et en général en société ), je suis une chieuse - ce sont mes amies qui disent cela. J'ai parfois l'impression qu'elles évitent de voyager avec moi, mes réflexions incessantes leur font honte.

Je ne tolère rien ; le comportement de certains voyageurs me met hors de moi, je ne sais même pas ce qui m'énerve le plus ...

celui qui reste devant la porte, comme un zombie, empêchant à la fois de monter et descendre ? ceux qui, sur le quai, partent à l'assaut du wagon avant même que tout le monde ait pu sortir ? ceux qui restent assis sur les strapontins quand 20 personnes essayent de garder leur équilibre autour d'eux ?

Dans ces cas là, je suis souvent d'une maladresse extrême : je bouscule, je piétine, je tombe à moitié, tout en m'excusant avec mon sourire le plus désarmant. Ou alors, j'agresse verbalement.

Il y a aussi les égoïstes : ceux qui s'octroient 2 places en étalant leurs paquets (quelle délectation que d'envahir leur espace vital ) ; ou alors ceux qui monopolisent les barres auxquelles on se tient (elles doivent bien avoir un nom, ces barres - je ne trouve pas ) ; ils s'y adossent si confortablement qu'il n'y a plus moyen de s'y accrocher... avec ceux-là, il faut mettre à profit le moindre soulèvement du dos pour glisser la main derrière, leur position devient nettement moins confortable ...

Et les "musiciens" ... leurs écouteurs grésillent, et vous les entendez bien, sans toutefois pouvoir suivre la mélodie ; tête de celui à qui j'ai un jour demandé de monter le son parce que j'entendais mal !

Ou les lecteurs de journaux, qui déployent leur quotidien à 3 centimètres de votre visage ...

Il y a aussi ceux qui finissent leur toilette matinale (épilation, manucure, maquillage, curage de nez, d'oreilles - mais je n'ai pas encore observé de séance de rasage, ça viendra ). Et puis ceux qui nettoient leurs poches (extraction / évacuation de toutes sortes de déchets allant de la miette de pain à la boulette de papier ).

Et enfin, mais j'en oublie probablement, il y a les mangeurs ! Point de salut à côté d'eux, ne t'y attaque pas, fuis ! Et même quand ils sont partis, ne reviens pas t'asseoir sur leur banquette - ta petite robe si chouette serait définitivement fichue !

Alors, amis lecteurs, si vous me croisez sur la ligne 9, soyez impeccables ... c'est maintenant de notoriété publique : je suis une chieuse !

Aujourd'hui, personne n'a repéré ma fourrure bleue, je crois bien que je vais la remettre demain.

Alors, à demain ?

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Commentaires
C
proto[n]lapon > pour le journal étalé, il y a différentes stratégies : par exemple, j'aimerais bien utiliser le petit pinceau du vernis à ongles pour dessiner sur la dernière feuille.<br /> <br /> Malgré le signalement du jour, je reste encore plus mystérieuse qu'enchanteresse (et la Ratp n'a pas encore connecté les caméras de surveillance au Web, ... ).
P
Pour le gars qui te flanque son journal étalé sous le nez, tu pourrais lui demander de ne pas tourner la page trop vite, vu que l'article te passionne. <br /> Au fait, chère voyageuse irascible, tu es bien audacieuse de donner ton signalement du jour. Pour te proposer une soirée avec repas aux chandelles et embarquement pour Cythère, je passerais bien quelques heures à regarder passer les métros en attendant une apparition enchanteresse et coquine!
C
Berlioz > Vous aussi, semblez avoir parfois comme moi l'audace des timides ("... et alors, place ! allons Paris, tiens-toi bien ..." )
B
Ahhhhh! Je me sens moins seul, moi qui vitupère contre mes contemporains voyageurs, qui glisse aussi ma main en en faisant saillir les rugosités derrière les dos appuyés sur les barres, qui tente de prendre le plus de place en largeur lorsque je descend et qu'on ne me laisse pas faire, qui pose ostensiblement mon livre par dessus le journal qui obstrue ma vision (il fausdrait donner des cours de pliage de journal à certains, entre autres les lecteurs de "L'équipe", qui dit "vous avez perdu quelque chose" à celui qui jette un papier inutile par terre obligeant la personne à ramasser et me remercier; je pense faire partie des chieurs également.<br /> <br /> Peut être vais-je emprunter la 9 ce soir, entre Boulogne et Charonne, peut être. Je vais guêter le manteau bleu alors.
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