Rouge : République
Et voilà ; mon petit haut rouge n'a pas eu beaucoup de succès et
personne ne m'a reconnue : "c'est toi, Christelle ? " - non personne.
Ah ... J'suis
bête ! La dernière fois, j'ai oublié de vous dire que d'habitude, je monte plutôt en
queue ; l'idéal, pour avoir rapidement une place assise, c'est de se
mettre dans le wagon qui s'arrête face à la correspondance RER à Nation. Ou alors, dans un wagon du milieu, face aux correspondances du métro. Parce qu'à
Buzenval, si tu veux une place, faut galoper !
En tous cas, me voilà assise - fenêtre, côté quai - guettant mon premier sujet ...
,
un siège se libère juste en face de moi ... c'est un petit jeune homme
bien propre sur lui - 20/25 ans -, blondinet, joues rouges, qui s'adjuge la place au
terme d'une brève compétition avec une femme au look artiste (grand
manteau noir, béret noir, très maquillée ).
Il
se plonge aussitôt
dans son journal, mais comme nos genoux se frôlent à plusieurs
reprises, je sens qu'il ne sait pas trop quelle attitude adopter ; il
se tortille un moment sur son siège, comme pour éviter le contact, mais
j'ai l'impression qu'il m'observe à la dérobée - nos yeux se croisent
dans le reflet sur la vitre. Une fois ou deux, je crois qu'il va
m'adresser la parole, finalement il se lève, encore plus rouge qu'à son
arrivée ... Chaussée d'Antin ; sur le quai, je le vois se diriger vers
la sortie (regard en coin quand mon wagon passe près de lui ??? ).
Demain matin, même heure, wagons de queue (je ne promets rien - à BUZ, l'entrée est en tête de quai ). Je crois que je porterai mon foulard vert acide et j'aurai ce petit sac marrant avec des pampilles.
Alors, à demain ?